Le Programme de Soutien Technique est un vaste programme, pour la promotion du foot africain dont la RCA est le premier pays bénéficiaire ou pays pilote pour sa mise en œuvre. Il est issu de la convention signée le 12 mars 2020 en France entre la Fédération Centrafricaine de Football, la FIFA et la Fédération Française de Football.
La présence du ministre de la jeunesse et des sports Régis Lionel Dounda à cette étape de signature témoigne de l’importance du sujet qui devrait à terme bouleverser dans les sens hautement positif le paysage du foot centrafricain.
Et c’est à juste titre que le président Célestin Yanindji qualifie cette étape comme étant le vrai acte non pas de renaissance mais plutôt de NAISSANCE du foot centrafricain. Le PST vise trois axes du développement du foot centrafricain : la formation des cadres ; la promotion des jeunes (garçons et filles confondus) ; et la détection et accompagnement des jeunes talents.
Le premier axe a trois chantiers : la formation des formateurs où des experts français interviendront régulièrement (au moins une fois par trimestre) ; la mise en place d’un processus de formation diplômant (pour des entraîneurs, arbitres, etc.) ; et la formation spécifique complémentaire pour des entraîneurs, gardiens de but, directeurs techniques.
Le second axe est destiné à l’encadrement de haut niveau des jeunes garçons et filles jusqu’à 15 ans, issus des milieux scolaires où il va falloir relancer les compétitions interscolaires, et ceux issus des sous-ligues et activité sportives informelles dans les quartiers où justement nombreux s’adonnent à cette passion qui est le foot.
Deux autres chantiers majeurs de cet axe sont d’une part, la féminisation des structures d’encadrement pour avoir aussi des femmes dirigeantes et d’autre part, prêter une attention particulière à l’encadrement des filles de plus de 15 ans surtout sur le plan de la scolarité, pour rassurer les parents.
Des bourses d’études leur seront particulièrement octroyées et des programmes de formation professionnelle leur seront ouverts, pour leur garantir une meilleure insertion parallèlement à leur pratique de foot. Dans le cadre de la promotion du foot féminin, trois instituions seront mises à contribution : ministères de l’éducation et de la famille, et UNICEF.
Enfin le troisième axe consiste à observer, lutter contre les inégalités dans la cooptation des jeunes talents sans complaisance ni favoritisme, détecter et suivre l’évolution des jeunes talents.
A cet effet, un centre de perfectionnement pour jeunes talentueux de 12-13 ans va être créé. Ils seront issus de tous les arrondissements (20 à 25 jeunes). Pour pouvoir évaluer leur qualité, des compétitions seront régulièrement organisées.
L’idée c’est de promouvoir l’excellence en vue de prétendre intégrer les équipes nationales des différentes catégories. Sociabilité et patriotisme ; compétence, disponibilité et réactivité sont les deux pôles de critères qui conditionnent toute intégration dans une équipe nationale.
L’expert a lancé un appel de cœur aux dirigeants des clubs d’élite pour qu’ils s’approprient ce concept (PST) et s’impliquent dans sa mise en œuvre en vue de sa réussite dans l’intérêt du foot centrafricain.
Les sacrifices de ces jeunes parfois victimes de graves blessures qui écourtent la durée de leur pratique sportive doivent être pris en considération par ces dirigeants, pour veiller à leur éducation et leur réinsertion socioéconomique en leur garantissant soit des emplois soit des activités génératrices de revenus même en cas de poursuite du foot.
Le président Célestin Yanindji a renchéri en témoignant son grand AMOUR pour le foot, raison pour laquelle il déclare ne ménager aucun effort pour pousser ce sport ROI à un niveau jamais connu, et qu’il rayonne enfin sur l’échiquier international. Les dirigeants doivent être les premiers supporteurs de leurs joueurs à n’importe quelle occasion de compétition. Ils doivent être présents à toutes les rencontres, ce qui encourage et galvanise les entraîneurs et joueurs. « Les résultats se préparent » a rappelé le président.
Quant à l’espoir de voir la première participation des fauves à la prochaine phase finale de la CAN (Cameroun), le président se dit confiant sans toutefois émettre de promesse, car l’équipe nationale est avant tout l’affaire de l’Etat, ce qui implique la mise à disposition à temps des moyens idoines, pour pouvoir assurer dans des bonnes conditions toutes les étapes préliminaires (sélection des joueurs locaux, transport/accueil des joueurs de la diaspora, internement, sécurité/assurance et mise en condition des joueurs, mise en condition du staff technique, couverture médiatique, matches amicaux, etc.) jusqu’au jour J du débarquement des joueurs dans le pays où se joue la phase finale. Le slogan «C’EST LE MOMENT » est bien de mise sauf manque de moyens.